Matière grise : fonctionnement et importance dans le cerveau

40 %. Voilà la part réelle de matière grise dans le cerveau humain, loin de l’image d’un monolithe tout-puissant. Pourtant, c’est dans cette fraction que s’opère l’essentiel : transmission d’informations, siège des corps cellulaires neuronaux, répartition inégale selon les régions. Certaines parties du cerveau en manquent presque, d’autres en regorgent. Ce n’est pas qu’une histoire de couleur ou de localisation, la matière blanche et la matière grise se distinguent aussi par leurs missions. Quand la matière grise flanche, c’est tout un éventail de troubles neurologiques qui guettent.

La matière grise, un pilier essentiel du cerveau humain

La matière grise réunit les rouages centraux du système nerveux : neurones, cellules gliales et un réseau dense de vaisseaux sanguins. Elle occupe des territoires stratégiques : cortex cérébral, hémisphères cérébraux, cervelet, tronc cérébral et moelle épinière. Là où elle s’étend, elle rassemble les corps cellulaires des neurones, ces chefs d’orchestre qui font battre le cœur de nos fonctions cérébrales supérieures : raisonnement, mémoire, langage, mouvements, sensations.

Le cortex, plissé à la surface du cerveau, se divise en territoires distincts appelés aires de Brodmann. Exemple : l’aire 41 traite le goût, les aires 42 et 43 interviennent dans l’audition ; 44 et 45 se logent derrière notre faculté à nous exprimer à l’oral. D’autres zones en profondeur, les noyaux centraux, pilotent expressions émotionnelles et contrôle des gestes, en interaction constante avec d’autres circuits.

Les cellules gliales se révèlent nettement plus actives qu’on ne se l’imagine souvent. Elles protègent les neurones, assurent leur apport nutritionnel, veillent à la propreté de l’environnement et régulent la qualité des échanges. Grâce à cette architecture, la plasticité cérébrale devient possible : notre cerveau module, réorganise et ajuste ses connexions à chaque nouvelle expérience, tout au long de la vie.

La densité et la mise en réseau de cette matière grise conditionnent la rapidité et la finesse de notre traitement de l’information. La recherche lève peu à peu le voile sur son impact dans la santé mentale et les maladies neurodégénératives. Entre des choix de vie comme le sport régulier ou une alimentation juste, l’équilibre de la matière grise se construit et se maintient. Voilà un champ de bataille majeur des neurosciences actuelles.

Où se trouve-t-elle et comment fonctionne-t-elle au quotidien ?

On retrouve la matière grise dans le cerveau et la moelle épinière, mais sa répartition est loin d’être uniforme. Le cortex cérébral, véritable peau du cerveau, concentre le gros des corps cellulaires neuronaux. Plus en profondeur subsistent les noyaux centraux, compatibles avec la gestion des émotions et du mouvement. Dans la moelle épinière, sa forme rappelle celle d’un papillon : elle régule alors les flux moteurs et sensoriels qui circulent dans tout l’organisme.

Quotidiennement, tout échange d’idées, tout geste, dépend de ce tissu extraordinaire. Les neurones, grâce à leurs dendrites et axones, mettent en place un immense réseau de transmission. Autour d’eux, les cellules gliales entrent en action : elles génèrent la myéline, optimisent les conversations neuronales, suppriment les toxines et installent un environnement sain. C’est ainsi que naissent l’apprentissage, la mémoire, l’adaptation : la fameuse plasticité cérébrale.

Voici quelques leviers concrets pour entretenir et dynamiser la matière grise :

  • Apprentissage : explorer de nouvelles connaissances ou se confronter à des défis stimule la création de connexions inédites.
  • Activité physique : bouger encourage la naissance de nouveaux liens neuronaux et soutient la circulation sanguine dans le cerveau.
  • Alimentation équilibrée, riche en antioxydants, oméga 3 et fer : ces nutriments favorisent l’oxygénation des tissus cérébraux et contribuent à leur protection.

Cultiver une matière grise dynamique, c’est multiplier au fil des jours les occasions de mettre son cerveau au défi et de prendre soin de son hygiène de vie.

Vue en coupe du cerveau avec régions grises en couleurs vives en milieu médical

Matière grise et matière blanche : quelles différences pour notre compréhension du cerveau ?

La matière grise regroupe le siège principal de l’activité neuronale. Neurones, cellules gliales et réseaux sanguins y orchestrent pensée, mémoire, paroles et coordination des gestes. La cartographie fine en aires de Brodmann montre à quel point chaque secteur du cortex se spécialise. La capacité à restructurer les circuits, la plasticité cérébrale, dépend largement de l’état de cette matière grise.

Face à elle, la matière blanche agit comme un immense réseau de transmission. Elle se compose surtout d’axones protégés par la myéline, produite par des oligodendrocytes. Ces fibres servent d’autoroutes rapides, connectant les différentes aires grises du cerveau et de la moelle épinière. La couche la plus superficielle de cette matière blanche, appelée substance blanche superficielle (SBS), se distingue par ses fibres en U et sa teneur en fer : elle relie efficacement les plis du cortex et module les échanges locaux.

Une altération, qu’elle soit dans la matière grise ou la matière blanche, expose le cerveau à de multiples perturbations. Par exemple, des lésions de la SBS peuvent précipiter un déclin des facultés intellectuelles, accompagner l’évolution de maladies comme Alzheimer, ou apparaître suite à un choc crânien. Les progrès de l’imagerie médicale renouvellent la compréhension des réseaux cérébraux, ouvrant la possibilité d’évaluer plus tôt certaines vulnérabilités.

La matière grise ne se résume pas à une donnée scientifique lointaine. Elle modèle au plus intime tout ce qui définit notre singularité : mémoire, parole, émotions, apprentissages, chaque trait de notre esprit s’y dessine. La force de ce tissu invisible se mesure chaque jour, dans notre capacité à penser et à ressentir. Prendre soin de cette ressource, c’est nourrir ce qui fait notre humanité, et se donner chaque jour les moyens de la préserver.

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